Goksël Baktagir au Théâtre municipal : la soirée de la musique authentique 

Goksël Baktagir au Théâtre municipal : la soirée de la musique authentique 

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Hier, le Théâtre municipal de Tunis, fraîchement rénové, a accueilli les mélomanes, amateurs de rythmes et de maqam de la musique classique.

 

L’orchestre turc de Göksel Baktagir, composé de sept musiciens parmi les meilleurs de Turquie et du monde, a donné un concert de musique instrumentale à l’initiative de l’association des mélomanes de Tunisie « Unisson ».

 

Hier, les oreilles les plus aguerries ont dû savourer les rythmes, les maqams et les genres de la musique traditionnelle. Ces ressemblances entre deux mondes proches qui ont un héritage culturel commun se sont traduites en musique.

 

C’est une brise, tantôt du soir, tantôt du matin, qui a soufflé sur le théâtre municipal de Tunis. Une brise fraîche, vivifiante du Bosphore qui a traversé les frontières pour atterrir au pays du malouf.

 

L’orchestre a interprété des airs composés par Göksel Baktagir, l’un des meilleurs joueurs de qanûn au monde, par le virtuose du luth Yurdal Tokan et par le Tunisien Heykel Kchouk. Dr Heykel Kchouk est un compositeur tunisien, médecin de formation, dont l’œuvre a été jouée par beaucoup de musiciens turcs.

 

Les solos de ces talentueux artistes qui composent un ensemble harmonieux sont venus ponctuer le concert. Fortement ovationnés par un public mélomane et curieux, attiré par les échos de cette musique qui vous transporte  entre nostalgie du passé et éclat du présent. Ils ont enchanté l’audience. Mais il n’y avait pas que la prouesse technique, les émotions étaient également au rendez-vous. La musique n’est-elle pas la langue des émotions, comme l’a dit Kant ?

 

Tango, rumba, semaï, lounga, l’orchestre a varié les genres et visité plusieurs modes comme le Nahawand, le Hijaz Kar Kurdi, le Housayni ou le Ouchak. Une quinzaine de morceaux qui ont mérité la standing-ovation de la fin, poussant les musiciens à revenir pour un dernier salut musical.

 

La musique ne connaît pas les frontières, elle a des ailes et se faufile partout. Elle va jusqu’à explorer les différences et les similarités entre les cultures, renforçant les liens entre les peuples, créant des ponts entre les civilisations. La musique est la langue que tout le monde parle.

 

Crédit photo cover : Ahmed Essid